Psychologique receveur
Don vivant VS don cadavérique
Bien entendu, qu'il reçoive un don vivant ou un don cadavérique, le receveur sera énormément reconnaissant de se voir offrir la chance de recommencer à vivre plus normalement. La plupart des effets psychologiques mentionnés dans la page du don vivant sont donc tout aussi pertinents pour le don cadavérique. Il y a cependant quelques nuances.
Reconnaissance
La reconnaissance est toujours présente d'un don à l'autre, mais elle apparaît sous toutes sortes de formes. Pour le don cadavérique, le receveur prend conscience de la générosité des familles ayant perdu un être cher envers un inconnu. C'est particulier recevoir un don aussi énorme et lourd de signification de la part de quelqu'un qu'on ne connait pas et de s'imaginer sa provenance.
Culpabilité
Malgré toute la reconnaissance, beaucoup de receveurs ressentiront aussi de la culpabilité. C'est particulier avoir dans son corps un organe d'un inconnu qui est décédé. Il est normal de devoir faire un processus psychologique pour s'adapter à l'idée que cette deuxième chance à une vie plus normale est le résultat de la mort de quelqu'un d'autre. Cet aspect psychologique de la chose peut être éprouvant, et c'est entre autre pour cela que tous les receveurs doivent avoir un réseau de soutien et peuvent bénéficier de suivis par un spécialiste (psychologue, psychiatre, travailleur social).
Programme Transplant Québec
Encore une fois, le programme mis en place par Transplant Québec est très intéressant, car les receveurs peuvent avoir de la difficulté à gérer toute la gratitude qu'ils ressentent envers des inconnus. Tout en demeurant anonyme, le programme leur permet de communiquer avec la famille de leur donneur et ainsi évoluer dans le parcours psychologique entourant leur greffe.
Témoignages de receveurs anonymes
« Je n'avais pas le choix, il fallait que j'y aille. On ne se pose même pas la question. Bon ok, ça va nous faire peur, mais tu ne te poses pas une question à dire euh moi je ne prends plus de greffe. Parce que c'est le but ultime dans le fond. »
« Tu es tellement content d'avoir une greffe [...] même si c'est sûr que ça reste une opération, t'as une certaine douleur un certain temps. Mais t'es tellement content d'être greffé, de ne plus faire de dialyse, de manger ce que tu veux, puis de boire la quantité de liquide que tu veux que... pour moi en tout cas, c'était une libération. »
« Je voulais tellement sortir de la dialyse que je pense qu'ils m'auraient coupé un bras ou j'aurais eu des douleurs pendant un mois ça ne m'aurait pas dérangé. Pour moi, passer au travers de ça, il n'y a rien là car je n'ai plus de dialyse. »
« Ce n'est pas rien la greffe, des fois, je ne le réalise pas. C'est quelque chose. C'est quelque chose qui te redonne la vie. La maladie t'a enlevé la vie. La maladie je ne l'ai plus là. La maladie t'enlève la vie puis la greffe te la redonne. »
« Ben là je me sens normale. Je me sens faisant partie comme tout le monde. [...] Je sens que j'ai une plus haute estime de moi depuis que je suis greffée, c'est comme ben là je suis normale. Avant je ne l'étais pas, je vivais à temps partiel. Je ne sais pas pourquoi là, mais je ne me sentais pas dans la société, j'étais comme un peu exclue. »
« Quand t'es greffé, tu peux considérer que tu es normal en gros, t'as des restrictions pour les médicaments qu'il faut que tu prennes à telle heure, telle heure, pis ben c'est sûr [...]que t'as des effets secondaires, ça fait partie de la game. »
Message à la famille du donneur
«Il y a cinq ans, je devais mourir. Ma dernière option était une greffe de cœur. Après plusieurs années passées à choisir, cette solution représentait ma dernière chance d’entrevoir l’avenir. La chance me souriait et l’avenir brillait plus fort que je ne l’aurais pu espérer.
Nombreuses sont les personnes qui ont rendu ceci possible mais la famille du donneur est certainement la plus importante dans cette période de tragédie personnelle. Car c’est elle qui m’a accordé le cadeau de la vie grâce au don d’organe.»