Psychologique receveur

Il est clair qu'avoir un organe qui fonctionne à nouveau est un changement drastique pour le receveur. Il est autonome à nouveau, ce qui change complètement son mode de vie. Il n'a plus besoin de passer la majorité de son temps à l'hôpital. Il peut reprendre son rythme de vie normal, et même faire toutes les activités qu'il faisait avant (ex: ski, course, chant, etc). Évidemment, tous ces changements affectent grandement le mental du patient, généralement positivement.  

Ce qui peut paraître bénin ne l'est pas lorsqu'il est question de don d'organe. Le receveur qui a attendu pendant des années un don a, évidemment, dû renoncer à bien des aspects de sa vie. Entre autre, la majorité ne peuvent plus travailler, doivent être accompagné lors de leurs déplacements, doivent suivre une diète stricte et ne sont plus en mesure de faire des activités sportives. Cela pèse lourd sur leur moral. Avoir un don leur permet de redevenir un membre actif de la société, et juste cet aspect de leur liberté nouvelle est incroyable pour leur santé psychologique. Il a même été prouvé qu'après un an, le don devient rentable pour la société (le patient aura contribué plus qu'il n'aura utilisé).

Bien sûr, il est clair que beaucoup d'émotions entreront en jeu lors d'un don vivant. Premièrement, il peut y avoir l'anxiété que le proche donneur ressente une pression et donne un organe alors qu'il est hésitant. Il y a aussi la culpabilité de demander à ses proches s'ils accepteraient de donner un organe, car il s'agit d'une demande importante qui liera très probablement le donneur et le receveur pour le reste de leur vie. L'anxiété que la relation entre le receveur et le proche qui lui donne un organe change peut prendre une grande place dans l'état psychologique du receveur. Cependant, après le don, le retour à sa vie normale procurera un sentiment immense de reconnaissance. Des receveurs ont comparé la date de leur greffe à une renaissance, rien de moins. 

Bien que leur liberté retrouvée soit extraordinaire, les receveurs auront d'autres défis de taille à relever après leur greffe. En effet, il peut être dur de vivre avec l'anxiété de perdre l'organe reçu (rejet du corps). De plus, il peut être déstabilisant pour eux de perdre leur réseau de contact en dialyse (amis faits là-bas) et se réadapter au mode de vie plus normal, comme aller au travail. 

Il est évident que la dialyse n'est pas une solution optimale à long terme sur le plan physique. Cependant, elle peut aussi faire des dommages au niveau psychologique. Le patient peut se sentir à part de la société à cause de son mode de vie différent et la dialyse lui rappelle à chaque fois qu'il est malade. De plus, il est dur pour eux de planifier leur vie au long terme, car ils sont constamment en mode d'attente d'une transplantation. Cela peut avoir pour effet de les distancier de leurs proches parce qu'ils sentent qu'ils ont moins de valeur. Dans tous les cas, le réseau de soutien entourant le patient est, encore une fois, crucial.

Le patient doit prendre conscience des risques de la greffe et se préparer mentalement à l'éventuelle possibilité que la transplantation ne fonctionne pas. Ils devront alors gérer des émotions de déception, culpabilité, tristesse et colère. Peu importe l'issue de l'opération, toutes les étapes nécessitent un processus d'adaptation psychologique qui peut être très difficile par moment. C'est pour cela que les patients seront accompagnés par un professionnel de la santé, comme les psychologues, les psychiatres et les travailleurs sociaux. 

Malgré tout, pour la grande majorité des receveurs, la transplantation d'organe se déroulera favorablement et le don d'organe augmentera considérablement leur espérance et leur qualité de vie. C'est un renouveau pour les receveurs.