La première question concernait les hésitations possibles à signer sa carte de donneur cadavérique. Selon les spécialistes, cette hésitation pourrait être liée au manque de connaissance du concept, au milieu religieux ou familial, aux fausses croyances ou encore par la peur. Certains patients peuvent avoir peur de se «faire débrancher trop vite» par des médecins. Il faut cependant se rappeler que l'article 45 du Code civil protège les patients contre cette éventualité. De plus, les gens pourraient ne pas signer leur carte par manque d'intérêt. Ils peuvent ne pas se sentir concernés par le don d'organe. Il est important de réaliser que le besoin d'une greffe peut toucher tout le monde, et que toute l'aide apportée sera grandement appréciée.
Pour la deuxième question, j'ai demandé aux spécialistes de réfléchir à ce qu'ils diraient à quelqu'un qui hésiterait à signer sa carte. La majorité ont répondu qu'il faut leur enseigner en quoi consiste le don! Beaucoup négligent la grandeur de l'impact de ce geste sur les receveurs, alors que celui-ci est énorme. Il faut essayer de normaliser la transplantation afin de réduire la peur de l'inconnu.
La question suivante ciblait les moyens de mieux informer les jeunes à la greffe. La réponse est unanime: inclure la transplantation dans les programmes d'éducation! Plus l'information est partagée, plus le concept est normalisé, et donc, fait moins peur. Qu'est-ce qui nous empêcherait d'ajouter un sujet si important ayant de si gros impacts dans l'enseignement du parcours scolaire? De plus, on pourrait faire des campagnes de sensibilisation et en discuter sur les réseaux sociaux.
Concernant la dernière question, je les ai interrogés sur les sujets de la transplantation dont on ne parle pas assez, selon eux. Les réponses ouvrent à une réflexion que nous devrions faire en tant que société.
- On oublie souvent que le chirurgie est moindre comparée à tous les bienfaits sur le receveur, la famille du donneur et le donneur dans les dons vivants.
- On ne réalise pas à quel point la dialyse est épuisante pour un patient.
- Nous ne sommes pas assez conscients que les fausses croyances et l'ignorance ont un impact majeur sur le don d'organes.
- On oublie qu'être informé signifie être mieux préparé. Il faut informer notre famille de notre choix, prendre conscience de ce qu'un don signifie pour un receveur, savoir l'ampleur que notre geste pourrait avoir, etc...
**À noter: J'ai aussi posé des questions sur les aspects physiques et psychologiques sur le donneur, le receveur et les familles (pour le don vivant et pour le don cadavérique), dont les informations tirées ont été incluses dans les pages du présent site dédiées à ces sujets.
Pour obtenir ces informations, j'ai effectué des entrevues avec des spécialistes du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM). J'ai pu questionner une psychologue en transplantation, un chirurgien transplanteur, un néphrologue et une infirmière clinicienne pré-greffe en rein-pancréas. J'en profite pour les remercier de leur temps!